- SHAANXI
- SHAANXISHAANXI [CHEN-SI]La province du Shaanxi s’étend au cœur des «pays du lœss» en Chine du Nord, où elle couvre 195 800 km2; elle était peuplée de 33 630 000 habitants selon les estimations de 1992.Du désert de l’Ordos, au nord, à la limite du Sichuan au sud, le Shaanxi s’allonge sur plus de 1 000 km, où se succèdent quatre grands ensembles très contrastés. Au nord, dans la boucle du fleuve Jaune, s’étend, à 1 000-1 500 m d’altitude, un ensemble de plateaux calcaires et de grès recouverts d’une couche de lœss qui peut atteindre 100 m d’épaisseur. Un bassin d’effondrement ouest-est s’ouvre au cœur de la province (300 km de long), emprunté par la rivière Wei qui est l’artère vitale du Shaanxi. Le Shaanxi méridional correspond à la vallée supérieure de la Han dont l’élément essentiel est le bassin de Hanzhong. Entre Wei et Han se dresse la chaîne des Qinling qui culmine au Taibaishan à 4 113 m, point le plus élevé de toute la Chine orientale.Les Qinling sont un élément géographique essentiel: par leur masse et leur orientation, elles constituent une limite climatique décisive. Au sud, la vallée de la Han annonce le Sichuan, au climat doux et humide, permettant une riche agriculture (riz, thé, mûriers). Au contraire, le climat mongol pénètre sans obstacle au nord; les hivers sont rigoureux et les précipitations peu abondantes et aléatoires: le millet, plante peu exigeante y constitue la ressource essentielle.Les plateaux septentrionaux sont particulièrement déshérités, d’autant plus que le lœss y est la proie d’une érosion impitoyable: plusieurs milliers de tonnes par kilomètre carré sont arrachées chaque année, tandis que les vents violents y font progresser les sables de l’Ordos; aussi de 1950 à 1954 a-t-on planté 350 km d’écrans forestiers constituant, à la limite nord du Shaanxi, «la grande muraille verte».La vallée de la Wei, bien abritée, reste le grand foyer agricole de la province. C’est là qu’est concentrée une grande partie de la population. Grâce à l’irrigation, elle produit deux récoltes annuelles: blé et maïs, tandis que le coton occupe une place de plus en plus importante.Comme sa voisine orientale, la province du Shaanxi dispose d’abondantes ressources minérales de charbon: c’est «la ceinture noire» houillère du sud des plateaux; le charbon est exploité essentiellement à Tongchuan et le pétrole à Yanchang, au cœur des plateaux.La liaison ferroviaire avec le Sichuan, réalisée en 1958, et la prolongation du transchinois vers le Xinjiang en 1963 ont fait renaître la vocation historique de la vallée de la Wei dans les relations entre la Chine orientale et l’Asie centrale. Le Shaanxi joue un rôle essentiel dans le développement économique de l’Ouest chinois. Baoji (338 000 hab. selon les estimations de 1990), à la jonction des deux lignes ferroviaires, en est devenue la plaque tournante, et sa situation a permis l’installation d’importantes activités industrielles, surtout ferroviaires. Xianyang (352 100 hab.), plus en aval, est un grand centre textile et Xi’an, la capitale provinciale (1 959 000 hab.), est l’un des principaux foyers industriels de la Chine: industries textiles, constructions mécaniques et électriques, industries nucléaires. Hors de la vallée de la Wei, le développement urbain est moindre: au sud, Hanzhong (169 900 hab.) demeure un centre de transformation et de commercialisation des produits agricoles de la vallée de la Han. Au nord, Yulin (144 500 hab.) reste un marché d’échanges entre pasteurs mongols et cultivateurs chinois, et Yan’an, au cœur des plateaux, doit son relatif développement à son prestige historique, depuis qu’en 1935 Mao Zedong y installa la direction du parti et des troupes communistes, après la Longue Marche.
Encyclopédie Universelle. 2012.